Pour les Inuits, les icebergs ne sont pas des masses flottantes inertes, mais bien des êtres vivants qui naissent, se détachent de leur mère banquise, voyagent sur l’océan en changeant de forme et se réincarnent à la fin de leur vie en phoque ou en oiseau.
Tout comme les animistes, le philosophe et sociologue Olivier Remaud, aux cotés des glaciologues et des géologues, nous explique que les icebergs sont des êtres métamorphiques avec une identité propre, qu’ils prennent naissance (on parle de vêlage des glaciers), naviguent en se retournant plusieurs dans leur existance et constituent chacun un éco-système qui participe au maintien de la vie en fabriquant de l’oxygène et des nutriments pour la faune et la flore marine. Ils font aussi partie du lien social Inuit qui les intègrent complètement dans leur culture.
Nous vous invitons à écouter l’émission de France Inter
qui lui a été dédiée le 6 mars dernier.


Et pour aller plus loin, n’hésitez pas à lire son ouvrage édité chez « Actes Sud »
Les icebergs deviennent des arches biologiques et les glaciers ne sont plus des choses mais des êtres vivants, des partenaires de l’existence quotidienne dont nous dépendons intimement. Pas de doute : ils sont parmi nous, avec nous.
C’est pourquoi tout ce qui les affecte aujourd’hui nous affecte également.
Ce livre est un éloge des vies inattendues. C’est aussi une réflexion sur la discrétion comme art de cohabiter avec des entités non humaines.