ZIGOR


ZIGOR, poète, peintre et sculpteur basque
Kepa Akixo, Zigor, est né en 1948, à Aretxabaleta, en Guipuzcoa, au Pays Basque. Au début des années 1970, il s’installe en Labourd, découvre la poésie et publie ses premiers cahiers poétiques. Jusqu’en 1982, il parcourt le monde comme reporter photographe pour les grands news magazines et l’agence Capa Press. C’est en 1983, lorsqu’il découvre le travail de Remigio Mendiburu, en le regardant travailler dans son atelier de Hondarribia, qu’il décide de s’adonner totalement à la sculpture. Il installe alors son atelier à Biarritz où il vit et travaille.
Sculpteur, photographe, peintre et poète, Zigor nous donne à ressentir le monde dans sa puissance archaïque et universelle. La force de ses œuvres, empreinte d’un sensuel équilibre entre matière et espace, nous emmène dans une verticalité qui unit nos racines à nos âmes, et nous invite à poser le regard sur l’horizon d’un amour consommé entre l’homme et la nature.
Le dessin est important dans son œuvre. Les esquisses et les croquis de ses carnets dévoilent l’œuvre en devenir. Sa recherche du tridimensionnel en trace la structure, avec un pouvoir d’évocation particulier. On a ainsi trace de la genèse de son travail, et une ouverture vers son imaginaire. Pour Zigor, le dessin est comme une pensée première, le commencement d’une phrase. Un petit quelque chose qui apparaît et qui structure la sensation. Mais la phrase n’est pas définitivement écrite. Dans l’échange avec la matière, l’étape d’après, elle garde toute sa liberté.
Son évolution s’est faite malgré lui. Jusqu’à présent, il façonnait surtout des sculptures de l’intérieur. Aujourd’hui, son travail porte davantage sur des sculptures monumentales. Leur place est donc à l’extérieur. Le travail n’est plus le même. Les premières sculptures monumentales ont été installées dans la nature : sur une colline, à Biarritz ; dans une « petit bout de terre angloy », entre la pinada, le littoral, l’estuaire de l’Adour et la mer… Comme un caillou parmi les autres, dit-il. Les œuvres en projet pourront s’inscrire aussi dans un contexte urbain, avec un nouveau rythme à trouver.
Au final, ce qui émane de l’œuvre de Zigor, ce sont la force et l’humanité. Il dit à travers elle que l’art et la poésie peuvent changer le monde, faisant contraste aux discours dominants.
L’œuvre est également porteuse d’une dimension spirituelle, d’une mystique qu’il juge fondamentale. Je sculpte comme je prie, dit-il. Et il compare sa sculpture à un chant grégorien.
C’est enfin un homme libre, une liberté de nature, mais aussi une liberté gagnée, trace de ses engagements d’hier. Prisonnier de rien.