TEMPS SUSPENDUS

Découvrir Bruno Mercier 
Exposition du 15/01/16 au 20/02/16

« Je vis entouré de trop de possessions. Mon bureau est rempli de livres, de papeterie, d’oeuvres d’art et de toutes sortes d’autres affaires. Mais il y a quelques temps, j’ai commencé à être tourmenté par l’idée que ce bureau exigu était révélateur de ma nature fondamentale. C’est à ce moment que j’ai vu des photographies de moines bouddhistes dans une salle de méditation seon. Une salle de méditation est un lieu où un chercheur se consacre à l’extrême à atteindre l’Illumination ou l’éveil spirituel. Et il se trouve que cette pièce est remarquablement simple et tranquille. Yeonhee Park, l’artiste, a photographié cet espace et l’a intitulé « Un lieu libre de toutes pensées ». Elle dit vouloir capturer la pièce des chercheurs d’enseignements bouddhistes, où ils sont en quête du véritable soi qui est libre de tous signes extérieurs ».

Park Young-Taek – Critique d’art et Professeur à l’université Gyeonggi
« Un grand maître zen avait l’habitude de dire, à chaque fois que quelqu’un l’approchait avec un appareil photo : pouvez-vous prendre en photo de ce que je suis vraiment ? Cette question nous rappelle que les photographies enregistrent une trace de la nature profonde des êtres humains. Le travail de Yeonhee Park nous invite à regarder notre propre reflet intérieur. J’espère que les visiteurs pourront y voir leur véritable visage. Un mot, en coréen, qui signifie une forme de l’esprit ».

Deokhyeon – moine bouddhiste

 

«Au premier regard ces rivages peuvent paraître “ordinaires”. Ainsi est la photographie de Bruno Mercier. C’est un processus. Ses compositions très épurées invitent à d’autres lectures, plus subtiles et secrètes, qui signifient au spectateur qu’il faut persévérer à voir. Ses clichés plongent l’observateur dans une introspection salutaire. Elle lui intime une pause et un questionnement pour redécouvrir un patrimoine disparu de nos mémoires. Ces théâtres de la nature cachent une vénusté banalisée par la routine du temps. Ce temps qui passe mais qui transforme inexorablement notre environnement. De cette transformation lente est survenue les traits d’une splendeur différente. La série Métamorphose permet à chacun de redécouvrir cette esthétique cachée. L’oeuvre développe alors toute sa force. Le spectateur se surprend, derrière une simplicité évidente, à reconnaitre le travail lumineux et clairvoyant d’un artiste. Le public s’imprègne alors des compositions dont il distingue la rigueur et la construction complexe. Il perçoit le travail sur la lumière, les ombres et la matière comme le premier chapitre d’un livre ou chacun est libre d’écrire sa propre histoire. Nulle revendication artificielle n’est ici nécessaire. Le travail d’auteur s’affranchit naturellement d’une inertiepittoresque pour se confiner en une vision bien loin d’une photographie ordinaire. L’image cesse d’être un manifeste, et se réinvente au gré des lectures successives. À l’évidence, Métamorphose de Bruno Mercier est un travail peu commun !»

Vincent Trujillo – Directeur des Publications Le Monde de la Photo
«Les propositions artistiques de Bruno Mercier associent recherche plastique, réflexion philosophique et rêverie poétique. Sa photographie les conjugue si bien qu’elle se fraye un chemin irréversible dans notre inconscient qu’elle irrigue en profondeur. Pour le suivre depuis plusieurs années, je défends qu’il se renouvelle sans jamais décevoir et que l’on reconnaît ses oeuvres du premier coup d’oeil. Elles sont -sa- signature.»

Mireille Batut d’Haussy – Editions d’Ecart