LAURENCE BONNEL

Laurence Bonnel, l’artiste qui défie la gravité

 

Dans les oeuvres de Laurence Bonnel, la figure humaine tient une place essentielle. Une figure équilibriste dont l’artiste capte l’instable traversée en explorant, par duplication des formes, la notion de passage d’un état physique et émotionnel à un autre. Comme si elles figeaient le mouvement fragile de l’existence humaine qui perpétuellement oscille entre deux états pour trouver un équilibre, les sculptures représentent l’être aux prises avec des pôles d’attractions opposés, en lutte contre des gravités. Des gravités qu’incarnent, symboliquement, les pressions exercées par le monde extérieur ou l’intériorité. Ici (Autoportrait), une femme allongée semble ployer sous une lourdeur accablante mais tente pourtant de se redresser : symbole des résistances de l’étant face aux épreuves de la destinée, l’homme n’ayant de cesse de chuter et de se relever. Là (Isis), une danseuse défie la pesanteur dans un moment suspendu de plénitude. Instant extatique où l’extrême contrôle du corps en tension se relâche soudain et bascule vers l’envol de l’abandon. Là encore (Full.Y), s’élançant vers l’avant, un personnage s’extrait d’une foule. Mais également attiré par une force contraire, son dos demeure encore fusionné au groupe imbriqué. Entre répulsion et attirance, individualisation et anonymat, l’oeuvre rend palpable l’ambiguïté des rapports humains : l’influence attractive exercée sur soi par le poids social et le désir de proximité avec autrui mais aussi la nécessité de solitude et le défi envers la « masse » pour exister pleinement.

EXPOSITIONS