DANSE DANS …

Découvrir Jean-Baptiste Courtier et Romain Laurendeau 
Exposition du 19/06/2015 au 24/07/2015

Danse dans l’âme

«…Ainsi, je « danse » avec elles, en suivant leurs mouvements, anticipant leurs gestes, ce qui me donne l’impression de ne plus être simple spectateur photographique, mais bel et bien acteur.

Il s’agit d’un procédé dans lequel tous les éléments, mécaniques ou humains, s’animent dans l’espace, en synergie.

Je découvre un état de lâcher prise créatif où la spontanéité garde une place prépondérante, où l’accident prolifique bouscule une narration prévisible. Dès lors, ne traiter que le mouvement pour exprimer ce que je ressens paraît illusoire. Inexorablement, la notion de temps devient incontournable, le mouvement n’étant qu’une donnée mathématique, un phénomène visible de son écoulement.

Pour une même chorégraphie, il peut être perçu comme une fresque onirique où juste comme un instant suspendu.

La perception du temps devient relative. Il semble se dilater ou s’accélérer de façon étrange, aussi étrange et unique que peut l’être notre pouvoir de sentir et de faire ressentir.

Me voilà entraîné dans une douce spirale étourdissante, échappant aux règles physiques élémentaires. Une spirale où mes repères s’évanouissent. Une spirale où vous demanderez l’heure, et où l’on vous répondra qu’il est l’heure de s’enivrer, de s’enivrer sans cesse, pour l’éternité ou pour un instant… Le temps d’une danse… »

Romain Laurendeau


Dans dans l’eau

« Jean Baptiste Courtier crée des «templums» particuliers à partir desquels l’image s’édifie et s’enclot dans un but précis: faire sourdre le refoulé de l’inconscient.

Les photographies deviennent de « beaux » prétextes à de puissants leviers pour perturber le réel.

Le corps y avance presque nu; à demi « masqué » ou caché afin de séduire dans une économie théâtralisée. Parfois la fantaisie insidieusement libidineuse inscrit un récit.

Il fait passer de la sphère de pulsions entravées au pays où tout est permis.

Des naïades forgent des appels par leurs effets-sémaphores de leurs jambes. L’émergence prend donc des chemins de traverse en une théâtralité polymorphe.

L’espace imaginaire est peuplée d’actes qui deviennent une manière de débrancher l’ordre établi.

Jean Baptiste Courtier invente donc des fables optiques dans laquelle un principe de plaisir trouve toujours son compte et permet de franchir une frontière fictive entre le cérémonial du réel et la dérision de cérémonies plus ou moins secrètes.

Plus besoin de soulever des jupes. Les cuisses se laissent voir. Mais souvent il n’y a plus quelles. D’où le désarroi du voyeur. Jouir se complique. Il faut aller à l’aveuglette. En imaginant dans de grands parcs du Mozart pour l’occasion. Parce que de tous les musiciens il est le plus déluré, le plus génial.

Reste des entrechats dans la profondeur des lacs. »

Jean-Paul Gavard-Perret